Page:Couillard-Després - Louis Hébert, premier colon canadien et sa famille, 1913.djvu/23

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C’était un vaste bâtiment comprenant un magasin et plusieurs corps de logis. On érigea un four pour cuire le pain et un moulin pour moudre le grain.

Il fallut plusieurs semaines pour construire les divers logements ; cependant des défrichements furent commencés dans le voisinage et l’on peut bien penser que Louis Hébert, l’un des premiers, se livra avec ardeur à la culture du sol. Cette année-là la récolte fut peu abondante, mais l’année suivante, dans une excursion faite à cet endroit, l’on trouva de beaux épis de blé, indice très sûr de la fertilité de la terre.

L’hiver fut excessivement long et rigoureux. Le bois de chauffage manqua ; la construction de l’Habitation avait rendu le bois plus rare. Les colons, étant séparés de la terre ferme, n’avaient même pas d’eau douce. Il fallut faire fondre de la neige pour avoir un peu d’eau potable. Les hommes endurèrent mille souffrances. Si l’on eût choisi un endroit sur la côte, toutes ces tribulations eussent été évitées, mais, comme le dit M. de Champlain, l’on ne pouvait prévoir ces choses qu’après la mauvaise saison, puisque c’était la première fois que des blancs hivernaient en Acadie.

Bientôt une maladie étrange, le scorbut, se déclara parmi les colons. La mauvaise qualité de l’eau et l’abus des viandes salées, furent les causes de cette maladie inconnue en France. Louis Hébert prodigua aux malades les soins les plus assidus. Il étudia les symptômes de ce mal terrible, et essaya d’en enrayer les progrès. Il administra les meilleurs re-