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à la beauté du pays. Lescarbot, le premier historien de l’Acadie, s’étonnait avec raison « qu’un si beau lieu demeurât désert et tout rempli de bois. »

Cet endroit fut appelé Port-Royal. Il fut décidé qu’on démolirait l’édifice de l’Île Sainte-Croix et qu’on transporterait ses pièces à Port Royal. Les hommes se mirent à l’œuvre avec courage. Après plusieurs semaines de travaux pénibles, le fort se dressait au fond de la baie sur une petite élévation. Il avait dix toises de longueur sur huit de largeur. On y trouvait un magasin pour les provisions. M. de Monts faisait sa résidence du côté nord, tandis que Louis Hébert, M. de Champlain et Dupont-Gravé habitaient une maisonnette entre le corps de logis et le magasin. Les ouvriers se retiraient du côté de l’ouest. Quatre pièces de canon défendaient l’entrée principale. À une courte distance de celle-ci, on avait construit une forge, un hangar, une cuisine et un four pour cuire le pain.

Une palissade de pieux protégeait l’angle sud-est.

L’humble fort de Port-Royal était loin d’avoir l’apparence de nos forteresses modernes, mais il servit tout de même à en imposer aux peuplades sauvages et à les maintenir dans une crainte respectueuse. C’est là que les pionniers acadiens passèrent le second hiver.

Pendant que ces travaux s’achevaient M. de Monts reçut des nouvelles qui le réclamaient en France. Des envieux cherchaient à le perdre à la cour. Pour sauvegarder ses intérêts il prit la résolution de lais-