Page:Couillard-Després - Louis Hébert, premier colon canadien et sa famille, 1913.djvu/41

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bitation ! Là, sous leurs yeux, se trouvaient les souvenirs de leurs peines, de leurs souffrances ! Ils durent tout abandonner… Les champs de blé, les jardins qui annonçaient une si abondante récolte, il fallut tout quitter !… Pourtant ils étaient sur le point de jouir de leurs travaux ; les difficultés des débuts étaient surmontées… mais un ennemi jaloux détruisit leurs plus chères espérances. Il fallut dire adieu pour jamais à la terre acadienne si fertile et remplie de promesses ! Songer d’y revenir paraissait une folie : M. de Poutrincourt était ruiné. Ce fut donc avec un cœur brisé que Louis Hébert dit adieu à ses champs et à ses jardins. Il s’embarqua pour la France après avoir perdu son temps et ses peines. Quant à M. de Poutrincourt, il conservait un peu d’espoir. Son fils restait en Acadie avec les Sieurs de Latour attendant une juste compensation pour les pertes qu’il venait de subir. Mais il n’eut pas la joie de voir la réalisation de ses espérances ; il mourut au champ d’honneur peu après : M. de Biencourt lui-même fut emporté par la mort dans la fleur de l’âge.

MM. de Latour recueillirent la succession et reçurent de la part de l’Angleterre une indemnité considérable. Louis Hébert, rentré en France, rencontra M. de Champlain qui venait de fonder, en 1608, une colonie sur les bords du Saint-Laurent. Tenté par cette nouvelle entreprise, il s’associa à son vieil ami, car il n’avait cessé d’aimer les terres de la Nouvelle-France. Il était marqué, dans les desseins de