Page:Couillard-Després - Louis Hébert, premier colon canadien et sa famille, 1913.djvu/56

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pointe de l’épée, mais avec la hache pour l’honneur de la France et la plus grande gloire du Christ ! Louis Hébert remercia Dieu de l’avoir appelé à cette œuvre si noble et si belle.

Ayant choisi le site de sa maison Louis Hébert se mit à l’ouvrage. Ce fut un événement important pour les habitants de Québec que de voir au milieu des arbres se dresser la charpente de la première maison canadienne. Les ouvriers qui se trouvaient au fort prêtèrent leur généreux concours ainsi que les maçons.

L’humble logis de Louis Hébert était en pierre ; les pignons étaient en bois. En 1644, cette maison menaçait de tomber en ruine ; elle fut remplacée par une autre plus spacieuse et plus commode, qui devint le berceau du Petit Séminaire de Québec ; elle avait trente-huit pieds de longueur sur quatorze de largeur. Elle était construite en pierre, et, paraît-il, située à l’entrée même du jardin du Séminaire.

« Champlain, écrit Mme Laure Conan, voyait avec une joie profonde s’élever cette maison. Elle lui paraissait comme une fleur d’espérance sous le grand ciel bleu. Le jour où la famille s’y installa fut pour lui un jour heureux. Il y avait enfin un vrai foyer dans la Nouvelle-France…

» Avec quel contentement Hébert battit le briquet et alluma le premier feu dans l’âtre ! Bien douce fut cette heure. La flamme du foyer, les mille petites voix qui bruissaient dans le bois embrasé mettaient la joie dans tous les cœurs. Au lieu de la toile des