Page:Couillard-Després - Louis Hébert, premier colon canadien et sa famille, 1913.djvu/66

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foi chrétienne des consolations qui leur firent surmonter ces épreuves. Louis Hébert continua son œuvre.

Encouragé par les premiers succès, il agrandit les défrichements sur son domaine et recula peu à peu les limites de son jardin. Marie Rollet l’aidait de son mieux ; sa fille Marie-Guillemette, née probablement à Port-Royal en 1606, et le petit Guillaume, trouvaient les moyens de se rendre utiles. Après trois ans, Louis Hébert récoltait plus de grains et de légumes qu’il n’en avait besoin pour l’entretien de sa famille. Il put même en échanger aux sauvages contre des pelleteries.

Cependant les Associés des Marchands prirent ombrage de ces succès. Ils résolurent de le molester afin de le décourager et d’empêcher ainsi d’autres colons de suivre son exemple. Ils lui firent défense de trafiquer avec les indigènes et l’obligèrent même à leur céder le surplus de ses grains s’arrogeant ainsi des droits sur le fruit de son travail.

Des procédés si indignes révoltaient l’âme de Louis Hébert mais ne le découragèrent pas. Il se plaignit à M. de Champlain, qui ne put améliorer la situation. Louis Hébert n’en continua pas moins à défricher et à cultiver ; une seule pensée occupait son esprit : assurer l’avenir de la colonie, à la fondation de laquelle il avait tout sacrifié, son avenir, ses parents, sa patrie, son repos.

Bientôt les persécutions augmentèrent ; elles devinrent si criantes que M. de Champlain résolut de