Page:Coulanges L Enclos - Lettres de Mme de Coulanges et de Ninon de L Enclos, Coquette vengee.djvu/256

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sait au laquais qui lui donnait à boire qu’il se couvrît, autrement qu’il n’accepterait jamais le verre de sa main, avec des complimens si longs et si opiniâtres, qu’il fût mort de soif, si votre père n’eût eu pitié de lui ? Vous le connaissez, c’était le maître qui enseignait la philosophie à Dorilas, c’était un philosophe ; mais il n’était pas de ceux dont je vous veux parler.

Vous avez encore ouï parler cent fois d’un certain abbé qui est dans notre voisinage, dont la vie est toute retirée, qui ne songe qu’à lui, qui ne veut point faire d’amis de peur de s’engager à être le leur, qui se cache au grand monde pour en éviter l’embarras, qui fuit les compagnies comme autant d’occasions d’intrigues et de soucis, qui n’aime que ses livres et ses chiens, et encore plus ses chiens que ses livres ; et autant de fois que nous en avons parlé, vous nous avez toujours ouï dire que c’était un philosophe ; ce n’est point encore là ce que j’entends.

Il y a d’autres philosophes qui aiment la