Page:Coulevain - Le Roman merveilleux.pdf/59

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Ce ne sont pas seulement les livres qui nous sont envoyés, mais les gens. La semaine dernière, j’ai eu la visite qu’il fallait pour me sortir de la panne où je me trouvais et décider de mon chapitre. Et ce chapitre m’est arrivé par une inconnue, une femme d’une cinquantaine d’années. Elle est venue avec quelques mots d’introduction d’une personne, dont j’avais fait la connaissance à l’hôtel, et qui se trouve maintenant à la clinique catholique de Bois-Cerf, où elle a subi une grave opération. À chaque introduction nouvelle qui force ma porte, je grogne comme un vieux chien fatigué… I groan, le mot anglais est plus juste et plus poli… mais, quand cette introduction vient d’une personne malade, d’une opérée surtout, je désarme ; moins par bonté naturelle, que par pitié et admiration pour ceux qui ont le courage d’affronter le bistouri du chirurgien. Je reçus donc ma visiteuse avec toute l’amabilité dont je dispose. Pendant qu’elle s’excusait de son indiscrétion et me donnait des nouvelles de son amie, je l’examinais curieusement. Elle éveilla instantanément ma sympathie. Elle était grande, élé-