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Page:Coullet et Juglar - Extraits des enquêtes parlementaires anglaises sur les questions de banque, 1.djvu/23

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même, les dollars espagnols, à ce prix, valent 4sh. 11,5d. par once. On trouve dans les tables de Wettenhall que, pendant toute l’année 1809, le prix des dollars neufs a varié de 5sh. 5d. à 5sh. 7d. par once, soit de 10 à 13% au-dessus du prix de l’argent fin à la Monnaie. Pendant le mois dernier, les dollars neufs ont été cotés jusqu’à 5sh. 8d. par once, soit plus de 15% au-dessus du prix de la Monnaie.

Votre Commission a également reconnu que, vers la fin de l’année 1808, les changes avec le continent sont devenus très-défavorables à notre pays et qu’ils ont continué d’être plus défavorables encore pendant tout le cours de l’année 1809 et les trois premiers mois de la présente année.

Hambourg, Amsterdam et Paris sont les principales places avec lesquelles les changes sont actuellement établis. Pendant les six derniers mois de 1809 et les trois premiers mois de l’année courante, les changes sur Hambourg et sur Amsterdam sont descendus au point d’être de 16 à 20% au-dessous du pair ; et le change sur Paris a été plus bas encore. Le change sur le Portugal a été en proportion des autres ; mais il s’est compliqué de quelques circonstances qui seront expliquées séparément.

Dans le courant du mois de mars dernier, c’est-à-dire du 2 mars au 3 avril, les changes avec les trois places ci-dessus mentionnées se sont graduellement améliorés. Le change avec Hambourg s’est élevé par degrés de 29.4 à 31 ; avec Amsterdam, de 31.8 à 33.5 ; avec Paris, de 19.16 à 21.11. Depuis le 3 avril jusqu’à ce jour, les changes se sont à peu près maintenus à ces divers taux ; et, ainsi qu’il résulte des tables imprimées pour l’usage des commerçants, le change avec Hambourg est, par rapport à notre pays, de £9% au-dessous du pair ; avec Amsterdam, plus de £7% au-dessous du pair ; et avec Paris plus de £14% au-dessous du pair.

Une élévation si extraordinaire du prix de l’or sur le marché de notre pays, jointe à un abaissement si sensible du taux des changes avec le continent a, dès le principe, fait juger à votre Commission que l’état de notre circulation nationale était la cause de ces deux phénomènes. Mais avant d’adopter cette conclusion, qui paraissait d’ailleurs être en harmonie avec les données du raisonnement et de l’expérience, elle a pensé qu’il y avait intérêt à faire une enquête plus particulièrement sur les circonstances auxquelles se rattachaient ces deux faits, et d’entendre, de la bouche même de personnes versées dans la pratique et le détail des affaires commerciales, les explications qu’elles seraient à même de donner sur un état de choses si anormal.