Page:Coullet et Juglar - Extraits des enquêtes parlementaires anglaises sur les questions de banque, 1.djvu/26

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le prix de l’or sur le marché, au-dessus de son prix à la Monnaie, qui paraît, d’après la note de M. Greffulhe, s’être manifestée pendant quelques années à Hambourg et à Amsterdam, peut jusqu’à un certain point être attribuée, à ce que pense votre Commission, à une altération qui s’est produite, dans le monde entier, dans la valeur relative des deux métaux précieux ; à ce sujet, on trouvera des preuves curieuses et concluantes dans l’appendice et particulièrement dans les documents déposés entre les mains de votre Commission par M. Allen. C’est à la même cause qu’il faut attribuer une baisse dans le prix relatif de l’argent, qui s’est fait sentir dans notre pays quelque temps avant que l’accroissement de notre circulation fiduciaire n’eût commencé à produire son effet. L’argent ayant perdu de sa valeur, par rapport à l’or, dans le monde entier, l’or a paru hausser de prix sur les marchés où l’argent est la mesure commune, et l’argent a paru baisser de prix sur ceux où l’or est la mesure commune.

En ce qui concerne la prétendue demande d’or de la part du continent, pour les besoins des armées françaises, votre Commission doit ajouter que, si les besoins du trésor militaire se sont considérablement accrus dans ces derniers temps, l’approvisionnement général de l’Europe en or s’est augmenté de toute la quantité que notre pays, ce grand pays commercial, a accumulé par suite de la substitution d’un autre médium de circulation. Et votre Commission ne saurait s’empêcher de remarquer que, bien que les circonstances de nature à occasionner un accroissement de demande aient pu se produire récemment avec plus de force qu’autrefois, cependant, à l’époque des anciennes guerres et des anciennes convulsions du continent, elles doivent s’être produites avec une force suffisante pour produire quelque effet. Or sir Francis Baring a rappelé avec beaucoup de justesse la guerre de Sept ans et la guerre d’Amérique, et il a fait remarquer qu’à cette époque aucun besoin de numéraire ne s’était fait sentir dans notre pays. En se reportant, pour un certain nombre d’années aux Tables publiées pour l’usage des commerçants, les Listes de Lloyd, par exemple, et le Cours du change de Wettenhall, votre Commission a constaté que, depuis le milieu de l’année 1773, époque de la réforme de la monnaie d’or, jusque vers le milieu de l’année 1799, deux ans après la suspension des payements de la Banque en numéraire, le prix de l’or fin en barres sur le marché s’est constamment maintenu au taux de £3.17.6 (prix qui est égal, en tenant compte d’une petite différence pour la perte causée par le séjour à la Monnaie, au prix de £3.17.10,5 offert par la Monnaie), à l’exception d’une année, de