Page:Coullet et Juglar - Extraits des enquêtes parlementaires anglaises sur les questions de banque, 1.djvu/48

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Mais quand cette déduction vient s’ajouter à ce que votre Commission a exposé relativement aux modifications du prix de l’or sur le marché, cette supposition se trouve démontrée.


III.


Comme conséquence de l’opinion à laquelle votre Commission s’est rangée, à savoir que, dans la condition artificielle de notre médium actuel de circulation, il est très-important de surveiller les changes avec l’étranger et le prix de l’or sur le marché, votre Commission a désiré savoir si les directeurs de la Banque d’Angleterre étaient du même avis et s’ils tiraient de cette opinion une règle pratique pour le contrôle de leur circulation, et particulièrement si, dans le cours de l’année dernière, la grande dépression des changes et la grande hausse du prix de l’or avaient suggéré aux directeurs la pensée que la circulation du pays pouvait être excessive.

M. Whitmore, le dernier gouverneur de la Banque, a déposé devant votre Commission qu’en réglant le montant des prêts et des escomptes, « il ne s’était point préoccupé des changes, parce qu’il ressortait du rapprochement du montant des billets en circulation et du cours du change, qu’il n’y avait entre ces deux choses le plus souvent aucune connexité. » Il a dit ensuite : « Mon opinion est, j’ignore si c’est celle de la Banque, que le montant de notre papier en circulation n’a aucun rapport avec l’état du change. » Un des jours suivants, M. Whitmore a déposé que « l’état actuellement défavorable du change n’avait aucune influence sur le montant des émissions, la Banque ayant continué à faire comme par le passé. » On lui a demandé également si, en réglant le montant de sa circulation, la Banque se préoccupait toujours de la différence entre le prix de l’or sur le marché et à la Monnaie. Et comme il avait désiré qu’on lui laissât le temps de la réflexion, M. Whitmore répondit, un autre jour, dans les termes suivants aux questions suivantes :

« Lorsque vous examinez le montant de vos billets en circulation et que vous limitez l’étendue de vos escomptes aux négociants, vous préoccupez-vous de la différence, lorsqu’il en existe une, entre le prix de l’or sur le marché et à la Monnaie ?

— « Nous nous en préoccupons d’autant plus que nous ne faisons jamais d’escompte aux personnes que nous connaissons ou que nous avons de bonnes raisons de soupçonner comme exportant de l’or.