Page:Coullet et Juglar - Extraits des enquêtes parlementaires anglaises sur les questions de banque, 1.djvu/50

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gument tiré du défaut de concordance, quant aux dates, que l’on a observé entre le montant des billets de la Banque d’Angleterre et l’état du change à Hambourg pendant quelques années, et M. Pearse a présenté sur ce sujet une note qui est insérée dans l’appendice. Votre Commission n’aurait pas moins de confiance dans cet argument, quand bien même ce défaut de concordance aurait été plus grand, en considérant la variété des circonstances qui ont un effet temporaire sur le change et l’incertitude à la fois du temps et du degré auxquels il peut être influencé par une quantité donnée de papier. On peut ajouter que le montant numérique des billets (en supposant exclus les billets de £1 et de £2) n’a pas varié sensiblement pendant la période prise pour type de comparaison, et que, pendant l’année dernière, tandis que les changes généraux avec l’Europe sont devenus beaucoup plus défavorables, les billets de la Banque d’Angleterre, aussi bien que ceux des banques de province, se sont considérablement accrus. Cependant votre Commission, à tout prendre, n’est pas d’opinion qu’une dépression sensible des changes ait eu pour origine une augmentation simultanée des billets. Elle pense que les plus petites et les plus ordinaires fluctuations de change doit être attribuées généralement à la situation de notre commerce ; que les événements politiques influant sur l’état du commerce, peuvent avoir souvent contribué aussi bien à la hausse qu’à la baisse du change et, en particulier, que la première dépression remarquable du change au commencement de 1809 doit être attribuée aux événements commerciaux résultant de l’occupation de l’Allemagne du nord par l’empereur des Français. Le mal a été que le change, une fois tombé, n’a pas eu tous les moyens nécessaires pour se relever sous l’empire du système actuellement en vigueur. Et si ces dépressions occasionnelles, provenant de causes commerciales, ne sont pas après quelque temps successivement corrigées par le remède que l’on avait l’habitude d’appliquer avant la suspension des payements de la Banque en espèces, les conséquences peuvent, en fin de compte, être exactement semblables à celles que produirait une émission de papier soudaine ou désordonnée. On avait l’habitude de relever le change par la transmission clandestine de guinées qui le soutenait pour un moment, en produisant l’effet d’une remise d’espèces, et sans aucun doute aussi on le relevait en partie, et probablement avec plus d’efficacité, par la réduction de la quantité totale du médium de circulation, réduction à laquelle la Banque était amenée à contribuer par les mesures de précaution que faisait prendre naturellement toute exportation d’or.