Page:Coullet et Juglar - Extraits des enquêtes parlementaires anglaises sur les questions de banque, 1.djvu/61

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M. Whitmore répond que la mesure de la rareté ou de l’abondance des billets se trouve dans la plus ou moins grande demande qui en est faite pour l’escompte du bon papier.

M. Pearse, dernier sous-gouverneur et actuellement gouverneur de la Banque, a exprimé très-clairement sa concordance de vues avec M. Whitmore sur cette question particulière. Il s’est reporté à la manière dont les billets sont émis, par suite des demandes faites pour les escomptes, afin de satisfaire au besoin des billets de la Banque, demandes qui servent de contrôle au montant des émissions, de manière à les empêcher de devenir excessives. Il considère « le montant des billets de banque en circulation comme étant contrôlé par les besoins du public pour des opérations intérieures, et il ajoute que, grâce à la manière dont est contrôlée l’émission des billets de banque, le public ne peut jamais en demander plus qu’il ne lui en faut absolument pour ses besoins. »

À un autre directeur de la Banque, M. Harman, « on a demandé s’il pensait que la somme totale des escomptes demandés, même dans le cas où les avances seraient faites sur la garantie de bonnes valeurs à des personnes solvables, pouvait arriver à produire un excès dans les émissions de la Banque, si on faisait droit à toutes les demandes. » Il a répondu : « Je pense que si nous ne faisons l’escompte qu’à des personnes solides et sur du papier ayant pour origine des transactions réelles et de bonne foi, nous ne pouvons nous tromper d’une manière notable. » Il ajoute ensuite « que ce qu’il considérerait comme une preuve de surabondance, ce serait la présence sur le marché d’une plus grande quantité d’argent. »

Il est important de faire remarquer que M. Whitmore et M. Pearse ont déclaré tous deux « que la Banque ne fait pas droit à toutes les demandes d’escompte qui lui sont faites et qu’elle n’est jamais conduite, par la considération de son propre intérêt, à pousser ses émissions au-delà de ce qu’elle croit nécessaire pour l’intérêt public. »

Une autre partie capitale de la déposition de ces messieurs sur ce point est contenue dans l’extrait suivant

« Pensez-vous qu’on serait aussi rassuré contre tout excès dans les émissions de la Banque, si le taux de l’escompte était réduit de £5 à £4% ? » — Réponse : « La sécurité, à l’égard de toute émission excessive, serait, je crois, exactement la même. » — M. Pearse : « Je m’associe à cette réponse. » — « Et s’il était réduit à £3% ? » M. Whitmore : « J’estime qu’il n’y aurait pas de différence, si notre manière de faire restait ce qu’elle est aujourd’hui, c’est-à-dire si on