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Page:Coullet et Juglar - Extraits des enquêtes parlementaires anglaises sur les questions de banque, 1.djvu/72

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qu’il est démontré par l’expérience de l’année i797, que la diminution de leurs billets dans cette circonstance avait augmenté la détresse publique opinion : à la justesse de laquelle votre Commission s’associe entièrement.

Il semble à votre Commission que l’expérience de la Banque d’Angleterre en 1793 et 1797, mise en opposition avec les faits consignés dans le présent rapport, engage à ne pas perdre de vue une distinction très-importante entre cette demande d’or faite à la Banque pour alimenter les canaux de la circulation domestique, demande quelquefois grande et soudaine, occasionnée par un manque de confiance, et cette demande d’or faite à la Banque par suite d’un état défavorable des changes étrangers. La première, tant que la Banque maintient son grand crédit, peut être satisfaite par une augmentation judicieuse des avances faites au pays ; la seconde, tant que la Banque ne paye pas en espèces doit suggérer aux directeurs cette question, à savoir si leurs émissions ne sont pas déjà trop abondantes.

Votre Commission trouve une grande satisfaction à penser que les directeurs savent parfaitement qu’ils peuvent se tromper en faisant des avances très-restreintes aux époques de stagnation du crédit ; et elle est formellement d’avis que, quoique les directeurs de la Banque dussent avoir pour règle générale de diminuer leur papier dans le cas d’une longue persistance de la cherté des métaux précieux et d’un état défavorable du change cependant il est essentiel aux intérêts commerciaux du pays et à l’accomplissement général de ses engagements commerciaux qu’une libre émission de papier peut avoir fait naitre de ne pas réduire subitement le degré d’avances accoutumé sur lequel les commerçants peuvent compter ; et s’il pouvait s’élever sur ce sujet quelque difficulté ou quelque appréhension générale et sérieuse, elle pourrait, dans l’opinion de votre Commission être combattue sans danger et avec avantage pour le public par une libéralité dans l’émission du papier de la Banque d’Angleterre proportionnée à l’urgence du cas particulier. Dans ces circonstances c’est à la Banque qu’il appartient d’examiner, en ne perdant pas de vue les intérêts immédiats du public, jusqu’à quel point il est possible de réduire son papier, plutôt par une réduction graduelle de ses avances au gouvernement que par une suppression brusque des escomptes qu’elle fait aux commerçants.

2. — Avant que votre Commission continue à exposer les renseignements recueillis par elle relativement au montant du papier des Banques provinciales, elle doit vous faire observer que, pendant tout