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Page:Coulombe - Les mystères du château Roy, 1900.djvu/11

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Jeanne enleva son manteau et son chapeau et s’installa confortablement dans un fauteuil près d’une table. Pierre en fit autant et prenant un siège, s’installa près d’elle.

Ils formaient certainement le couple le plus idéal et le plus charmant qu’on puisse imaginer. Elle avec ses traits délicats, son corps de déesse, elle possédait toutes les qualités qu’une femme puisse rêver de posséder pour pouvoir séduire un homme. Lui de son côté était l’homme idéal et tout désigné pour séduire les femmes. Il était surnommé parmi ses confrères, « La coqueluche des femmes ». Cependant, malgré tous ces attraits, on pouvait remarquer dans les regards de chacun des lueurs louches qui ne respiraient pas tout-à-fait la franchise. Des grands yeux noirs de Jeanne, s’échappaient des éclats métalliques, lorsqu’elle parlait avec animation et ce regard froid et chaud à la fois avait pour don de faire fléchir Pierre à tous les caprices de son amante.

Ils se regardèrent quelques secondes, alors Jeanne prenant son verre et en tendant un à Pierre, lui dit.

— Mon cher. J’ai fait une découverte merveilleuse. J’ai trouvé tout ce qu’il nous faut pour être heureux.

— Que veux-tu dire ? lui demanda Pierre.

— Je veux dire que j’ai un voisin, Monsieur Roy, et qu’il est riche de près d’un million de dollars.

— Quelle importance cela peut-il avoir affaire avec notre amour demanda Pierre d’un air étonné tout en la regardant dans les yeux.

— Prenons plutôt notre verre lui répondit Jeanne ensuite je t’expliquerai.

Elle prit son verre, but très lentement, regardant son interlocuteur dans les yeux, semblant vouloir le dominer, lui faire entrevoir sa propre pensée. Ayant vidé son verre elle le déposa sur la table et prit une cigarette que Pierre lui offrit et approchant son fauteuil encore plus près de son amant elle lui dit : —

— Écoute mon Pierre il va falloir nous séparer pour quelque temps.

— Que dis-tu là ! dit Pierre en sursautant.

— Pierre, écoute et n’interromps pas, tu verras quand j’aurai terminé que c’est pour toi seul que je veux faire cela.

Il va falloir nous séparer, dis-je, durant ce temps tu pourras finir tes études et moi de mon côté je m’occuperai de faire la connaissan-