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Page:Coulombe - Les mystères du château Roy, 1900.djvu/17

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fraie. Crois-moi Thérèse, à peine mariée, s’il te mariait, tu chercherais en vain ton mari, tu ne le trouverais nulle part et quand tu croirais l’avoir trouvé ce sera encore pour le perdre.

— Laisse-moi papa, tes arguments sont forts, tu les ajustes bien mais ils ne sont pas justes. Walter te déplaît c’est ton droit. Il me plaît, c’est le mien.

— Tu as envie de lui appartenir même malgré moi ?

— Oui j’ai envie de lui appartenir. S’il me faut souffrir, ce sera bon de souffrir pour sa faute et de pleurer à cause de lui. Remarquez que je ne me marierai pas pour avoir au plus vite mon héritage mais bien parce que j’aimerai.

— Je suis prêt à te donner ton héritage tout de suite si tu veux me promettre de l’abandonner.

— Je vous remercie.

Eh bien ! finissons-en c’est fini, tu m’entends bien, et je te défends de le recevoir et lorsqu’il reviendra c’est moi qui le recevrai. Sur quoi il la congédia.

Elle monta dans sa chambre se laissa tomber sur son lit et pleura amèrement pendant de longues heures, se demandant ce qui avait bien pu bouleverser son père, et l’avoir tourné si mal contre son ami. Elle aurait bien voulu le recevoir, cet ami chéri, lui expliquer qu’elle n’était pour rien dans cette affaire. Elle le voyait loin, le cœur triste, se demandant ce qui avait bien pu changer Thérèse si brusquement. Elle finit par s’endormir en faisant des soubresauts. Elle était loin de se douter que Walter était à la porte en ce moment demandant à son père une entrevue avec Melle Thérèse.

M. Roy lui répondit.

— Non Monsieur. Elle est sortie et pour vous, elle sera désormais toujours sortie. Si vous voulez bien ne plus la revoir, je vous en serais très obligé. Bonjour, et la porte se referma brutalement.

Walter regarda pendant quelque temps la porte qui venait de se refermer si brutalement sur lui. Il était fort surpris et il se demanda même s’il ne rêvait pas. Il remonta alors dans sa voiture et reprit la route de Montréal : se demandant ce qui pouvait bien s’être passé au Château pour qu’on lui fit une si mauvaise réception.

Il entra chez lui se promettant bien de revoir Thérèse et d’avoir une explication.

Tous les jours il se rendait dans les environs du Château pour guetter la sortie de Thérèse car il voulait lui parler seul à seul. Enfin, un