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Page:Coulombe - Les mystères du château Roy, 1900.djvu/9

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sance. S’il est reçu médecin dans un an et demi comme il l’espère, nous nous marierons alors. N’en dis mot à personne car il est bien entendu que c’est entre nous. Il est vrai que j’ai un an de plus que toi, mais je pense déjà au mariage. Tu devrais pas t’attrister comme cela, ma chérie, il te faut plus de courage. Toi aussi tu auras des amies et amis, je dirais même un amoureux, comme moi que tu aimeras bien et qui t’aimera lui aussi.

Tiens, la cloche pour le souper qui se fait entendre. Toutefois avant de descendre, je vais te prévenir d’une chose, j’ai pensé à toi cette semaine et c’est pourquoi j’ai dit à Roland de venir prendre le Réveillon de Noël après la messe de Minuit et d’emmener avec lui un de ses amis qui est justement un de ses confrères de classe. C’est un Allemand, M. Walter Hines, qui lui aussi étudie la médecine. Il est catholique et un très bon garçon. Nous allons te le présenter, pour t’accompagner. Ne dis pas non maintenant, car tout est arrangé. Je l’ai vu une couple de fois et je suis sûre qu’il te plaira. Maintenant descendons vite, car la cloche du souper est sonnée depuis quelques minutes et je suis sûre qu’on nous attendra.

Thérèse et Cécile firent leur apparition. On les attendait. On fit prendre place à Thérèse près de son père et le souper se passa le plus allègrement du monde.

Après le souper, Thérèse et Cécile descendirent au salon. Là, Cécile montra à Thérèse des photographies de son ami, et lui conta mille et une histoires se rapportant chacune à chaque photographie qu’elle lui montrait. Elles parlèrent du réveillon qui devait avoir lieu ce soir là après la messe de minuit, et le temps passa assez vite. Cécile consulta sa montre-bracelet.

— Il est sept heures, dit-elle, ils ne tarderont sûrement pas à arriver.

À cet instant, la sonnerie de la porte d’en avant retentit. Cécile alla recevoir les deux amis et ils furent introduits aussitôt. Cécile présenta son ami Roland à Thérèse, qui a son tour, présenta Walter à Thérèse.

C’était un jeune homme élégant, bien vêtu, d’une taille moyenne et très bien découpée dans un habit brun foncé qu’il portait à ravir. Il avait les yeux bleus, les cheveux blonds et un air dégagé, qui lui seyait bien. Au premier abord ils se plurent l’un et l’autre.

Après avoir fait accepter la causeuse à Thérèse et à Walter, la conversation s’engage sur mille et un petits soucis des études. Thérèse parla même de sa mère qu’elle venait à peine de perdre et tout en parlant ses jolis yeux s’emplirent de larmes. Walter lui répondait du mieux qu’il pouvait tout en essayant de la consoler, il dit que lui-même avait perdu sa mère étant tout jeune enfant, mais il ne faut pas se