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FABLES ORIGINALES

Le Magister chagrin n’en laisse rien paraître.
D’épouser moins jolie était-il pas le maître ?

Hum !! L’amour entré dans la maison,
Nous voyons s’enfuir la raison
Par la porte et par la fenêtre.


FABLE VIII.

Si c’était Moi !


Chacun le dit, chacun le croit,
Mis à l’épreuve on en décroit.
La fanfare sonnait. Les chasseurs en émeute
Cernaient un vieux dix-cors que décimait la meute.
Si c’était moi ! pensait le loup,
Mieux que ce cerf, et de beaucoup,
J’éventrerais les chiens, je ferais ma trouée
Dans le gros des chasseurs, et ma peau délivrée
Au loin me sauverais.
Les chiens flairant le loup, vers lui tournent leurs frais.
Le carnassier détale avecque promptitude.
Un renard l’entrevoit tomber de lassitude :
Si c’était moi ! dit-il, j’aurais tôt dépisté
L’aboyeur qui le suit au trois quart éreinté.
L’aboyeur le sentit, s’élance sur ses traces.
Les bonds les plus forcés, les tours les plus sagaces
Ne ne le sauvèrent point ; il eut un triste sort ;
Le lapin raconta les détails de sa mort :