Aller au contenu

Page:Coupin - Essai sur J. L. David, peintre d'histoire, 1827.djvu/33

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

33] entier; c’est la victoire sous les traits d’un guerrier. Tatius se couvre de son bouclier, et, l’épée à la main, il attend le moment favorable pour fondre sur son ennemi: mais, au moment même où la valeur des deux chefs va décider le sort des deux nations, Hersilie s’élance entre eux; ses regards, ses gestes sont supplians; les autres Sabines, accourues sur ses pas, déposent leurs enfans aux pieds des combattans ou les mettent au-devant de leurs lances. Leurs prières, leurs pleurs, leurs cris ont calmé la fureur des deux armées; le combat cesse: ici, un capitaine romain remet son épée dans le fourreau; là, un chef sabin fait signe aux siens de s’arrêter.

On a reproché à David d’avoir emprunté l’idée première de sa composition à une pierre antique décrite par Montfaucon, et d’avoir représenté, entièrement nus, ses deux principaux personnages, et quelques autres du premier plan, tels que ces deux jeunes écuyers à gauche et à droite du tableau. David s’est défendu du premier reproche, en s’autorisant de l’exemple des sculpteurs antiques qui ne se faisaient pas scrupule de répéter des figures déjà connues; et, après avoir allégué qu’il lui eût été plus facile de revêtir tous ses personnages de draperies et d’armures, que de les peindre nus, il a ajouté: « Qui peut le plus peut le moins ». [1]

  1. Rapports de l’Institut sur les prix décennaux, p. 12.