Page:Coupin - Essai sur J. L. David, peintre d'histoire, 1827.djvu/37

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’histoire s’est chargée d’y graver celui du vainqueur de l’Europe.

Cet ouvrage ne répondit pas entièrement aux intentions de Bonaparte, et plusieurs observations qu’il fit à ce sujet prouvèrent que, s’il était totalement étranger à la pratique des beaux-arts, personne ne savait mieux que lui en juger la pensée.

David a fait plusieurs répétitions de ce portrait, et c’est une de ces répétitions qui a été exposée aux regards du public, après la mort du peintre; les autres furent destinées, l’une au roi d’Espagne qui l’avait demandée; la seconde, à notre Musée, etc. : l'original était à Saint-Cloud; il fut enlevé, en 1814, par les Prussiens, et c’est l’un des plus beaux ornemens du musée de Berlin.

Proclamé empereur, Bonaparte, qui voulait récompenser et illustrer tous les genres de mérite, avait fait entrer Vien au sénat: il nomma David son premier peintre. C’est à ce titre que ce dernier exécuta plusieurs grands ouvrages , tels que le Couronnement et la distribution des Aigles. Il employa trois ans à faire le premier de ces deux tableaux, le plus grand qui existe. Il est facile de concevoir, au reste, toutes les difficultés que le peintre dut éprouver, et qui tenaient principalement à la nature même du sujet représenté. Les prétentions des personnages qui devaient y figurer mettaient l’artiste à la torture: l’ambassadeur ottoman, que l’on voulait y [38]