Page:Coupin - Essai sur J. L. David, peintre d'histoire, 1827.djvu/9

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Sedaine, secrétaire perpétuel de l’académie d’architecture et parrain de David, lui témoignait une vive affection; il lui donna un logement au Louvre; c’est là que notre jeune peintre exécuta ses premiers travaux. Après avoir suivi ses études, pendant plusieurs années, sous la direction de Vien, il voulut essayer d’obtenir le grand prix; il concourut cinq ans de suite; la seconde fois il eut le second prix; mais ce ne fut qu’au cinquième concours, en 1775, qu’il fut enfin couronné. David avait alors vingt-sept ans. L’année précédente, il crut avoir éprouvé une injustice. Désespéré de n’avoir point obtenu la récompense à laquelle il croyait avoir droit, et qui , à ce qu’il paraît, lui était réellement due, il s’abandonna au chagrin le plus violent, et prit une résolution funeste. Il s’était enfermé dans sa chambre, et refusait d’ouvrir. Averti par Sedaine, Doyen accourut; cédant à ses sollicitations, David se traîna vers sa porte et l’ouvrit: il y avait plusieurs jours qu’il n’avait pris aucune nourriture.

Les tentatives que david avait faites pour obtenir le grand prix, quoique plusieurs fois infructueuses, attirèrent cependant l’attention sur lui. Ledoux avait bâti pour mademoiselle Guimard une fort belle maison, dont le salon devait être décoré de peintures. Fragonard en avait ébauché quelques-unes; David fut chargé de les terminer. Ces production, auxquelles il consacra deux ans, se ressentent [10]