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Page:Courant - Bibliographie coréenne, tableau littéraire de la Corée, tome 1, 1894.djvu/60

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LVIII
INTRODUCTION.

à constituer l’objet habituel et direct du commerce de la librairie ; car les ouvrages imprimés par ordre royal, les livres administratifs et les livres bouddhiques sont destinés à l’usage des bonzeries, des yamens et du Palais, ainsi qu’aux dons que fait le Roi, et ils n’entrent dans les librairies que par occasion ; ils y forment cependant peut-être aussi un quart environ du fonds total, à cause du petit nombre des livres publiés pour être mis en vente.

Le peuple coréen, en effet, est trop pauvre généralement pour qu’un livre puisse se vendre, s’il coûte plus de quelques sapèques ; ce prix est celui des volumes communs que l’on voit partout en si grand nombre. Toute édition plus soignée et plus chère n’a qu’un débit très peu considérable, et le libraire n’en saurait faire les frais ; si parfois il se hasarde, c’est en s’assurant d’avance quelques souscriptions. Aussi, un ouvrage n’est-il jamais tiré qu’à un petit nombre d’exemplaires et, comme les planches subsistent, on continue de l’imprimer au fur et à mesure des besoins ; mais ces planches, sujettes à être gâtées ou détruites par l’humidité, le feu, les mites, ne restent pas longtemps au complet ; habituellement, au bout de quelques dizaines d’années, l’ouvrage ne peut plus être imprimé, à moins d’en graver à nouveau une partie plus ou moins impor-