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Page:Courant - Bibliographie coréenne, tableau littéraire de la Corée, tome 1, 1894.djvu/86

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LXXXIV
INTRODUCTION.

péninsule, ainsi qu’il semble avoir été fait fréquemment par les peuplades tartares du nord de la Chine ; peut-être l’écrivain coréen se contentait-il de découper des phrases dans les livres chinois et de les ajouter bout à bout : les Japonais de l’antiquité ont été fort experts dans cette sorte de mosaïque, M. Satow dit qu’ils arrivaient à traiter des sujets purement indigènes sans employer une phrase qui ne sortit des ouvrages de la Chine[1]. Il ne serait pas impossible que ce fût à des faits de ce genre que se rapportât la tradition qui fait de Tchoi Tchi ouen[2] le premier Coréen ayant écrit en langue chinoise et que, jusqu’à lui, on se fût borné à rapprocher des phrases toutes faites prises dans les auteurs.

En même temps, les Coréens se servaient des caractères chinois pour transcrire les sons de leur langue, noms propres et titres des fonctions ; cet usage phonétique est d’ailleurs parfaitement conforme aux habitudes chinoises et les Chinois n’ont jamais, naturellement, employé d’autre système pour rendre la prononciation des mots étrangers. Mais, allant moins loin dans ce sens que leurs voisins de l’est, les Coréens

1. Transliteration of the Japaneso syllabary ; cf. Transactions of the Asiatic Society of Japan, vol. VII, p. 227.

2. 崔致遠 ; Tchoi Tchi ouen vivait à la fin du IXe siècle.

  1. 1
  2. 2