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EN CHINE

veront matière à des comparaisons abondantes et instructives.

Pour pénétrer dans tout ce domaine, il nous faut des hommes qui sachent le chinois : mais j’arrive à des considérations pratiques et immédiates, qui nous imposent également de connaître le chinois, langue universelle de l’Extrême-Orient, comme le latin l’a été de l’Europe. Les traités conclus depuis 1842, l’ouverture du canal de Suez et la construction du transsibérien, la vapeur, le télégraphe, rapprochent ces deux parties du monde, la chrétienne et la chinoise, séparées jadis par les mers et les steppes, par les mois de voyage ; quelles que soient les craintes de nos économistes, les méfiances et les violences des conservateurs chinois, on ne conçoit pas comment pourrait se briser l’unité plus vaste quia été formée au XIXe siècle. Jadis, les quelques Européens résidant en Chine n’avaient avec la mère-patrie que des relations rares et irrégulières ; aujourd’hui, un petit nombre de jours les sépare de nous, ils ne sont plus retranchés de notre monde, mais rattachés à lui par mille liens, ils continuent d’en faire partie par les intérêts et par les affections. La France, spécialement, a dans l’Asie orientale des commerçants, trop peu nombreux, faisant toutefois un chiffre d’affaires important et représentant une part considérable de la richesse, de l’activité nationales : elle doit en multiplier le nombre, faciliter leurs transactions et surtout les armer du mieux possible pour la lutte contre nos concurrents. Nous avons en Chine des missionnaires français et protégés : le protectorat exercé glorieusement dans l’Orient musulman n’a pas été pour nous sans profit ; puisque nous en avons assumé la charge dans le monde chinois, nous sommes tenus d’en remplir toutes les obligations et, bien que les circonstances écono-