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ANNALES DES SCIENCES POLITIQUES.

Traité américain-chinois. — Le North China Herald du 18 juin 1903 a donné une brève analyse du projet de traité. Les taxes sur l’opium et sur le sel ne seraient plus perçues que sur les lieux de production et de consommation, ce qui, rendant inutiles les bureaux de perception sur les routes, augmenterait les chances de suppression réelle du likin. Deux villes seraient ouvertes en Mantchourie : Moukden et Ta-tong-kheou (ou Ngan-tong près de la frontière coréenne). Cette question a fait difficulté ; les ministres chinois ne voulaient prendre aucun engagement relatif à la Mantchourie, occupée par la Russie. Cette puissance a promis de faire honneur à la signature de la Chine en ce qui touche l’ouverture des ports.

Traité japonais-chinois. — Ce traité, en treize articles, est en général conforme au traite anglo-chinois (traité Mackay), il stipule l’ouverture commerciale de Tchhang-cha, de Péking, de Moukden et Ta-tong-kheou (province de Moukden).

Évacuation de Thien-tsin et de Chang-hai, restitution des chemins de fer du Tchi-li. — L’art. IX du protocole de Péking accordait aux puissances le droit de maintenir l’occupation de douze points stratégiques entre la mer et la capitale ; en vertu de cette disposition, la ville de Thien-tsin restait administrée par une commission européenne depuis l’été de 1900. Le vice-roi Yuen Chi-khai, empêché de résider dans la ville la plus importante et la plus accessible de sa province, capitale en pratique depuis 1870, demandait à y rentrer. Les négociations ont traîné du mois de mars au mois d’août 1902, les commandants militaires ayant posé vingt-quatre conditions (éloignement des troupes, des bateaux de guerre, etc.) dont l’exécution était difficile à surveiller. Grâce au désintéressement affiché par la Russie et à l’intervention des États-Unis, la ville de Thien-tsin a été remise le 15 août (1902) au vice-roi Yuen.

Dès le 29 avril précédent, l’Angleterre avait promis de restituer la direction de la voie ferrée Péking-Thien-tsin-Chan-hai-koan, en stipulant toutefois pour un syndicat anglais (British and China Corporation) des avantages financiers et industriels exclusifs dans un rayon de 80 milles de la ligne existante. La Russie d’une part, la France et la Belgique de l’autre, protestaient contre ce privilège ; l’Angleterre ayant cédé sur plusieurs points, la Belgique ayant obtenu comme compensation une concession à Thien-tsin, la France n’a pas maintenu plus longtemps sa protestation et l’entente s’est faite au mois d’août. La Russie, du 22 septembre au 8 octobre, a opéré la restitution de la ligne qu’elle gardait (Chan-hai-koan à Nieou-tchoang).

Le Tchi-li, siège des troubles de 1900, étant ainsi remis aux auto-