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LA VIE POLITIQUE EN EXTRÊME-ORIENT (1902-1903).

Télégraphes : câble de Nagasaki à Pou-san (japonais) ; — ligne de Seoul Eui-tjyou-Ngan-tong-hien coupée en 1894-95, rétablie en 1896, détruite en 1900, non rétablie à la fin de 1902 ; — ligne coréenne de Seoul à Pou-san à Ouen-san, à Mok-hpo.

Chemins de fer : ligne de Seoul à Tchémoulpo (exploitée), — de Seoul à Eui-ljyou : les travaux de la section de Seoul à Syong-to ont été inaugurés le 8 mai 1902 ; — de Seoul à Pou-san : cette ligne construite par une société japonaise est fort soutenue par le gouvernement et les financiers du Japon ; la société a le droit de réclamer un carré de cinq kilomètres de chaque côté de la voie à chaque station.

Il y a donc quelques résultats obtenus : mais la pénurie d’argent, le manque d’esprit de suite paralysent les efforts.

Les étrangers en Corée. — Tant par les missionnaires que par les Français employés du gouvernement coréen, la France tient une place très honorable ; elle a un ou deux commerçants.

L’Amérique est représentée par un grand nombre de missionnaires et par des employés du gouvernement. Les Allemands ont quelques instituteurs et des employés des douanes ; la maison Meyer de Hambourg a une succursale à Tchémoulpo.

Les Japonais ont le premier rang dans le commerce qu’ils font même dans l’intérieur, au mépris des traités ; leurs bateaux de pêche et de cabotage sont nombreux ; leurs gendarmes gardent la ligne télégraphique Seoul-Pou-san ; leurs émissaires explorent les provinces en tous sens. Des Japonais ont demandé l’autorisation de faire de agriculture en Corée. Le gouvernement a obtenu de la Corée l’institution à Masamhpo d’une concession purement japonaise.

La première banque nationale du Japon a en décembre dernier prêté au gouvernement coréen deux millions de yen qui furent payés en billets de ladite banque ; le gouvernement coréen, mécontent de ce procédé, interdit à ses sujets d’accepter les billets japonais en paiement : de là, protestation du Japon prétendant que contrairement au traité de 1876 la Corée met obstacle à son commerce. — Les Japonais ont des écoles de divers degrés à Seoul, Hpyeng-yang, Tai-kou, Syeng-tjin, Kang-kyeng.

L’éclairage des côtes coréennes vient d’être entrepris par une compagnie formée d’Anglais et de Japonais : quatre phares sont déjà construits à l’entrée de la baie de Tchemoulpo.

Rivalité russo-japonaise. — Le Japon est attiré en Corée par la tradition nationale : depuis l’origine des temps historiques, il y a eu plusieurs fois des établissements et y a fait des guerres fréquentes. Le Japon trouve en Corée un marché pour sa jeune production indus-