Page:Courier Longus 1825.djvu/103

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neige non encore durcie par le froid, lui eût fait avoir bien de la peine, n’eût été qu’Amour passe par-tout et franchit le feu, l’eau, la neige, voire même celle de la Scythie. Daphnis fit le chemin tout d’une course, et arrivé devant la demeure de Dryas, secoua la neige qu’il avoit aux pieds, tendit ses collets, englua de longues verges, puis se mit en aguet là auprès, épiant quand viendroient les oiseaux et à l’aventure Chloé.

Or, quant aux oiseaux, il en vint grande compagnie, et en prit tant qu’il avoit assez affaire à les amasser, à les tuer et à les plumer, mais de la maison ne sortoit personne, homme ni femme, ni coq, ni poule ; ains se tenoient tous au-dedans clos et cois au long du feu, dont le pauvre Daphnis étoit en grand émoi d’être venu si mal à point et à heure si malheureuse. Si osa bien penser de trouver un prétexte pour tout droit entrer léans, discourant en lui-même quelle couleur seroit la plus croyable. « Je