Page:Courier Longus 1825.djvu/128

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n’en rien savoir qu’il n’auroit pu faire après l’avoir su, elle lui conta tout : combien ils étoient de poursuivants qui la demandoient ; combien riches ! les paroles que disoit Napé à celle fin de la faire accorder, et comment Dryas n’y avoit point contredit, mais remettoit le tout aux prochaines vendanges. Daphnis oyant telles nouvelles, à peine qu’il ne perdit sens et entendement, et se séant à terre, se prit à pleurer, disant qu’il mourroit si Chloé cessoit de venir aux champs garder les bêtes avec lui, et que non lui seulement, mais que les brebis et moutons en mourroient de déplaisir, s’ils perdoient une telle bergère. Puis y ayant un peu pensé, il reprit courage et se mit en tête qu’il la pourroit avoir lui-même, s’il la demandoit à son père, espérant facilement l’emporter sur tous les autres, et leur être préféré. Une chose pourtant le troubloit ; Lamon n’étoit pas riche ; ce seul point lui affoiblissoit fort son espérance. Toutefois il se résolut, quoi qu’il en pût