Page:Courier Longus 1825.djvu/151

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de ces pauvres fleurs, que l’on a ainsi, toi présent et devant tes yeux, diffamées, desquelles je t’ai fait tant de couronnes ! Comment maintenant montrerai-je à mon maître son jardin ? que me dira-t-il quand il le verra si piteusement accoutré ? ne fera-t-il pas pendre ce malheureux vieillard, comme Marsyas, à l’un de ces pins ? Si fera, et à l’aventure Daphnis aussi quant et quant, pensant que c’aura été sa faute pour avoir mal gardé ses chèvres. »

Ces regrets et pleurs de Lamon leur redoublèrent le deuil à tous, pource qu’ils déploroient non plus le gât des fleurs, mais le danger de leurs personnes. Chloé lamentoit son pauvre Daphnis, s’il falloit qu’il fût pendu, et prioit aux Dieux que ce maître tant attendu ne vînt plus ; et lui étoient les jours bien longs et pénibles à passer, pensant voir déja comme l’on fouettoit le pauvre Daphnis.

Sur le soir Eudrome leur vint annoncer que dans trois jours seulement arriveroit