Page:Courier Longus 1825.djvu/177

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fille Chloé : autre que moi l’a engendrée ; une brebis l’a allaitée dedans la caverne des Nymphes. Je la vis ; ébahi, je la pris, l’emportai, et depuis l’ai nourrie et élevée. Sa beauté même le témoigne, car elle ne tient en rien de nous ; aussi font les marques et enseignes que je trouvai avec elle, plus riches que ne porte l’état d’un pauvre pâtre. Voyez-les, et puis cherchez ses vrais parents, si à l’aventure elle seroit point sortable pour femme à Daphnis. »

Dryas ne jeta point sans dessein cette parole, ni Dionysophane ne la reçut en vain ; mais, prenant garde au visage de Daphnis, et le voyant changer de couleur et se détourner pour pleurer, connut bien incontinent qu’il y avoit des amourettes entre eux deux ; et, étant soigneux de son fils plus que de la fille d’autrui, examina le plus diligemment qu’il put la parole de Dryas : et, quand encore il eut vu les marques de reconnoissance qui avoient été exposées avec elle, c’est à sçavoir des patins dorés, des