Page:Cournot - Essai sur les fondements de nos connaissances.djvu/262

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les plus voisins, que ce rapprochement d’une part, cet éloignement de l’autre ne peuvent avec vraisemblance être mis sur le compte du jeu fortuit de causes qui auraient fait varier irrégulièrement, d’une espèce à l’autre, les types d’organisation. Il faut qu’il y ait eu un lien de solidarité entre les causes, quelles qu’elles soient, qui ont constitué les espèces du genre ; ou plutôt on conçoit que ces causes se décomposent en deux groupes : un groupe de causes dominantes, les mêmes pour toutes les espèces du genre, et qui déterminent le type générique ; et un groupe de causes subordonnées aux précédentes, mais variables d’une espèce à l’autre, lesquelles déterminent les différences spécifiques. Si le genre est considéré à son tour comme espèce d’un genre supérieur, auquel, pour fixer les idées, nous donnerons le nom de classe, on pourra dire de la classe et du genre tout ce qui vient d’être dit du genre et de l’espèce. Alors la classe et le genre seront pareillement naturels, s’il résulte de la comparaison des espèces, qu’on doit concevoir l’ensemble des causes qui ont déterminé la constitution de chaque espèce, comme se décomposant en trois groupes hiérarchiquement ordonnés : d’abord un groupe de causes auxquelles toutes les autres se subordonnent, et qui, étant constantes pour chaque genre, et par conséquent pour toutes les espèces de chaque genre, ont déterminé l’ensemble des caractères fondamentaux qui constituent la classe ; puis des groupes de causes subordonnées aux précédentes, et constantes pour toutes les espèces du même genre, mais variables d’un genre à l’autre, et qui, jointes aux précédentes, constituent les types génériques ; enfin des causes d’un ordre plus inférieur encore, et qui, en se subordonnant aux précédentes, ainsi qu’on l’a dit, achèvent de constituer les types spécifiques. Dans le système régulier de classification auquel nous