554 CHAPITRE XXIII.
dépendent de la constitution du sujet pensant, et celles qui ne dépendent au contraire que des qualités propres aux objets de la pensée. D’ailleurs cette distinction foncière ne saurait empêcher qu’on ne soit souvent amené, en traitant de la logique abstraite et rationnelle, à toucher à des questions dont la solution empirique appartient à la psychologie proprement dite, considérée comme une branche de l’anthropologie ou de l’histoire naturelle de l’homme ; et encore moins pourrait-on entrer dans l’application des principes souverains de la morale sans sortir du cercle des abstractions pour considérer l’homme tel que la nature l’a fait, avec ses appétits, ses instincts, ses besoins, qui tiennent à la constitution physique des individus et de l’espèce.
Nous avons tâché de bien marquer le contraste entre la psychologie et la logique, d’indiquer le vrai caractère de la psychologie empirique, de faire voir en quoi consiste l’observation psychologique, parce qu’il nous a paru que, sur tous ces points, les doctrines modernes avaient introduit de la confusion ; mais nous ne perdons pas de vue que toutes nos classifications ont quelque chose d’artificiel, et qu’en définitive (comme nous l’avons nous-même si souvent rappelé) toutes nos connaissances se lient, parce que toutes nos facultés s’entr’aident.