gré son habituel aplomb, ne trouvait aucune réplique.
— Voyons, finit-il par murmurer, vous savez bien que je suis régulièrement exempté du service… J’ai été malade…
— Taisez-vous ! Vous avez été malade pour la frime, oui !
— Alors, il eut un sourire de compassion :
— Oh ! ma chère enfant, je pourrais vous répondre beaucoup de choses, mais vous ne comprendriez pas !
— Parce que je suis trop bête, peut-être !
— Non, mais c’est de la… philosophie, comme nous disons…
Elle éclata d’un rire strident :
— Parce que je suis trop bête, peut-être !
— Je ne plaisante pas, fit-il froidement. Et bien, s’il faut que je m’explique, je ne veux pas marcher parce que la guerre est un non-sens au point de vue social… La guerre, c’est tout à fait contraire à mes principes !
Elle se demandait s’il parlait sérieusement.
Mais oui, il avait l’air tout à fait convaincu.
— Et vous croyez, s’exclama-t-elle avec emportement, que ça n’est pas contraire aux principes des autres ? Ils doivent pourtant se battre, eux ! Ah ! on serait propre si tout le monde pensait comme vous !
— N’empêche que j’ai raison, reprit-il avec assurance. D’ailleurs, mon père, qui est un homme de sens, m’approuve absolument et ça me suffit.
Tant d’impudence la confondait :