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L’ÉTOILE DE PROSPER CLAES

ciant souffrait autant que lui du départ de son cher fils.

Les deux pères ne manquaient pas de se communiquer les rares nouvelles que leur apportaient des lettres intermittentes, heureux que leurs enfants se trouvassent ensemble au 9e de ligne, et réconfortés surtout d’apprendre que Prosper Claes, tout de suite promu sergent, était leur chef de peloton.

À cause de ses études de médecine, le petit De Bouck avait été immédiatement désigné comme brancardier, ce qui ne le dispensait pas du reste de la tranchée.

Si brusque avait été le rappel sous les armes que le jeune homme s’était trouvé dans l’impossibilité d’aller faire ses adieux à Martha, qui n’avait quitté les « Peupliers » qu’en apprenant le départ de son frère. Mais, grâce aux lettres de ce dernier, l’interne laissait deviner à la jeune fille combien il l’aimait d’une tendresse encore plus vive après leurs rencontres à Watermael au cours du splendide été.

Et Martha chérissait à son tour l’excellent garçon d’une affection profonde, laquelle, en ces tristes conjonctures, augmentait les secrètes angoisses de son cœur, sans qu’elle perdît néanmoins cette force d’âme qu’il lui fallait pour réconforter son père et tenir la maison.

D’ailleurs, elle était plus libre ayant un souci de moins. En effet, Clairette, dont la santé n’inspirait plus d’inquiétudes, était restée auprès des Frémineurs, qui l’adoraient comme leur enfant et ne prétendaient pas s’en séparer avant qu’elle