Page:Courouble - L'étoile de Prosper Claes, 1930.djvu/184

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sonner et que les fonctions de la jeune fille à la cantine de la rue du Boulet lui amenaient souvent après souper la visite de l’une ou de l’autre ménagère du voisinage, il n’y avait pas lieu de s’émouvoir. Du reste, la manie des perquisitions semblait s’être calmée depuis quelque temps et, quant à Mosheim, il y avait des mois que le mouchard, opérant pour l’heure dans un autre quartier, ne s’était plus montré chez Théodore.

Martha déposa son ouvrage :

— Reste seulement Pa, dit-elle en se levant. Ce doit être la bonne madame Moens qui m’apporte les renseignements que je lui ai demandés ce matin. Je descends…



Elle ouvrit. À demi éclairé par le réverbère, un feldgrau apparemment descendu de la grande automobile arrêtée à quelques pas de la porte et dont nul bruit n’avait dénoncé la présence, attendait sur le trottoir.

De haute taille, la tête serrée d’un bandeau noir qui lui recouvrait complètement le front et l’œil gauche, il portait dans ses bras un paquet volumineux.

Malgré sa stupeur, la jeune fille parvint à se dominer et d’une voix assez ferme :

— Que désirez-vous, Monsieur ?

— Excusez-moi, mademoiselle de venir vous déranger aussi tard, répondit l’officier avec un léger accent exotique. Mais je n’ai pu faire au-