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Page:Courouble - L'étoile de Prosper Claes, 1930.djvu/238

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— Ah ! sans vous, mon cher ami…

— Non, non, laissez… C’était bien facile pour moi. Hé, je sais encore tirer de la canne et du sabre comme à la caserne du Petit-Château ! Mais, à présent, tranquille, savez-vous !

Il l’entraînait :

— Est-ce que je ne vais pas trop vite ? Vous n’êtes pas fatigué ?

Mais le jeune homme, sous la galvanisation de sa fièvre, surmontait l’essoufflement et ne ralentissait pas.

Il était cinq heures environ et, chose étrange en ce mois de novembre, une grande clarté demeurait ; la nuit ne se décidait que lentement à obscurcir ce beau jour… Cependant, Tom attardé sans doute auprès d’amies chiennes, ne les accompagnait plus : mais ils ne s’en souciaient pas, bien persuadés qu’il les rejoindrait quelque part à moins qu’il ne retournât directement à la maison.

— C’est dommage, dit le contremaître que je n’ai pas attaché un billet à son collier pour prévenir Adélaïde que je vous ai rencontré… Bah, je serai vite de retour…

Ils traversèrent la place du Congrès, descendirent dans le quartier du May Boom où, arrêtés par des barrages, ils furent obligés de se détourner de nouveau pour déboucher tout à coup, par la rue des Cendres, sur le boulevard Botanique

Et là un spectacle inoubliable, à la fois grotesque et peut-être sublime, les immobilisa sur place au milieu des curieux pressés sur le trot-