Page:Courouble - L'étoile de Prosper Claes, 1930.djvu/268

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— Monsieur Prosper ! s’exclama la jeune fille dans un cri d’effarement.

— Soi-même ; fit-il en riant. Allons, Mademoiselle Emma, convenez aujourd’hui que vous vous en doutiez un peu…

— Eh bien oui, avoua-t-elle quand elle fut remise de son émotion ; mais c’est seulement à partir de la dernière fois quand vous êtes venu avec Mosheim que… Mais j’ai gardé ça pour moi et n’ai rien dit à personne, à personne !

— Oh ! j’en suis bien sûr ! reprit-il, je savais que l’on pouvait compter sur votre silence autant que sur celui des Lust et de Mlle Martha ! D’ailleurs est-ce qu’on ne travaillait pas tous ensemble ? Vous saviez l’importance de ne pas trahir mon incognito, même entre vous !

— Oh ! dit-elle dans un élan de cœur, comme ça nous a fait du mal de ne pouvoir rien dire à vos parents et surtout à Mme Camille ! Mais c’était trop dangereux pour vous, n’est-ce pas ?

— Discrétion sublime et dont je vous rends grâce à tous !

Il lui avait pris les mains :

— Vous savez, Mademoiselle Emma, que les services que vous avez rendus méritent une belle récompense !…

— Œie, dit-elle, c’est ça qui m’est égal ! Pour ce que j’ai fait, ça n’est vraiment pas la peine !

Et, détournant la tête :

— J’attends quelque chose d’autre qu’une médaille ! murmura-t-elle tandis que ses yeux se brouillaient de larmes.

Il souriait :