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CHAPITRE III



Ce matin-là, levé de très bonne heure en l’absence d’Adelaïde repartie pour son village depuis la veille, Lust allait entre les stands, mettant de l’ordre sur les rayons, fourgonnant le calorifère dont Tom et Miaoutte assis l’un près de l’autre écoutaient le ronflement avec un air de profonde jouissance. Tout cela n’était que pour tromper son impatience de voir arriver Bernard qui, ponctuel comme d’habitude, entra dans le magasin à sept heures précises.

Après que les deux employés eurent échangé quelques impressions sur cet affreux mois de mars :

— Je sors, dit Lust en endossant son vieil imperméable de contrôleur. Entre nous, je vais à la recherche de mon homme que j’attends depuis deux jours. Qu’est-ce qui peut donc lui être arrivé ? Je ne fais plus de bien. Il faut que j’aille aux nouvelles.

— Le mauvais temps l’aura retardé, repartit le jeune homme en essayant de rassurer le contremaître. Avec ces pluies continuelles, les routes sont mauvaises ; on doit être arrêté à chaque instant, lui surtout, avec sa mauvaise jambe…

— C’est ce que je me dis également… En tout cas, ne vous inquiétez pas, si je reste parti…