Page:Courouble - L'étoile de Prosper Claes, 1930.djvu/35

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Et il se mit à expliquer qu’une affaire de famille l’avait obligé de se rendre en Allemagne ou plutôt en Alsace au moment de l’ouverture et que, par suite des événements, on ne lui avait permis de revenir à Bruxelles que le mois dernier.

Il s’avança dans l’allée centrale :

— Hein, vous permettez que je jette un coup d’œil ? Bernard ne répondit pas. Accablé de douleur et de rage, cramponné au comptoir pour ne pas tomber, il ne savait quoi dire ni que faire pour empêcher l’intrus de poursuivre une inspection qui avait certainement un but. Cependant, Mosheim se promenait entre les stands, s’exclamant :

— C’est bien compris… Les marchandises sont joliment présentées…

Il remarqua que dans le compartiment des outils de mécanicien quelques rayons étaient assez dégarnis :

— Hé ! je Vois que la vente est bonne… Mais vous allez manquer de certains articles…

Et, revenu au milieu de la pièce :

— Si vous voulez je puis vous fournir les objets dont vous avez besoin et à bon compte. Nous en reparlerons un autre jour…

Le commis dut faire un effort pour parler :

— Ce ne sera pas nécessaire : le commerce est fort ralenti en ce moment, pour ne pas dire arrêté…

— Et puis, je suis sûr, vous avez des réserves ?

— Non, aucune.

— Comment ! Mais c’est de l’imprévoyance !