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Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/62

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LES FIANÇAILLES

débarrassé de mon dandysme pernicieux, je veux paraître lourd et « regrossi » chez les amis de mon père, comme un enfant prodigue subitement touché de repentir.

» Adieu donc, ô poètes qui exaltâtes mes dédains, car je cesse de lire ! Adieu, musiciens sublimes, Gluck, Beethoven, Wagner, qui nourrîtes mes nostalgies, demain je ne jouerai plus que il Baccio et l’accompagnement des chansonnettes comiques ! Adieu mes peintres, car bientôt j’entrerai dans le séjour des portraits-album et des chromo-lithographies…

» Et là, je vais découvrir sans doute la femme naïve et fidèle, qui, me prenant par la main, me conduira tendrement vers l’avenir inconnu de ma destinée… »

Il dit, et, dans son vouloir résolu, Joseph Kaekebroeck redevint un garçon fongible, parfaitement adéquat au milieu familial dont il semblait avoir été soustrait pour toujours.

Désormais, il se coiffa perpétuellement d’une buse qu’il comblait de coups de fer.

Il se complut dans un endimanchement qu’il