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Page:Courouble - Le roman d'Hippolyte (La famille Kaekebroeck), 1927.djvu/199

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XIII


Bien avant que le conflit austro-serbe eût pris une tournure plus grave, Joseph, effrayé par les éclairs dont fulgurait déjà l’horizon, était rentré à Bruxelles avec sa famille sans vouloir écouter l’ami Mosselman qui, insouciant et léger selon son habitude, prétendait demeurer tranquillement à Blankenberghe jusqu’à la fin des vacances.

Ses appréhensions n’étaient que trop fondées. Bientôt, un grand bruit d’armes retentissait dans toute l’Europe. En hâte, les nations mobilisaient ; car, embouchant son porte-voix d’apocalypse, l’Allemagne vociférait ses ultimatums.

Le 3 août, la guerre était déclarée et la Belgique envahie quelques jours après par les hordes germaniques, sur son refus d’obéir à l’injonction du Kaiser.

Quelle stupeur dans ce doux pays ! Et puis, quel frisson de patriotisme, quelle bravoure et quels exploits ! Liège avait barré la route à l’innumérable troupeau teuton et, brisant sa ruée, sauvait la France d’une attaque foudroyante…

Hippolyte et Michel avaient dû rejoindre leur régiment dès la fin de juillet. Casernés pendant une semaine dans une pauvre école de la rue du