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Page:Courouble - Le roman d'Hippolyte (La famille Kaekebroeck), 1927.djvu/221

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LE ROMAN D’HIPPOLYTE

— Regarde, dit-elle, on a apporté quelques effets de rechange et du chocolat, des cigarettes…

Alors il s’extasia sur les chaussettes tricotées par sa mère :

— Quelle chance ! s’écria-t-il, voilà ce dont j’avais le plus besoin ! Ah, la bonne idée ! Tu penses à tout, ma chère maman !

Et il embrassait la chère femme toute rayonnante de cette joie qu’il exagérait à plaisir.

— Et voici encore des mouchoirs, une chemise, un caleçon, une petite écharpe, énumérait Adolphine, ça vient toujours à point, n’est-ce pas ?

Mais quand il vit sortir un poulet froid de la sacoche, une surprise qu’elle avait réservée pour la fin, il s’exclama :

— Ah chouette ! Je vais remettre ça à l’ami Ravel… C’est lui qui nous sert de cave aux provisions !

D’un brusque mouvement d’épaules, il se débarrassa de son sac qu’il déboucla pour y entasser toutes ces richesses.

— Est-ce que ça sait dedans ? interrogeait la grande sœur ; moi, je le mettrais plutôt ainsi, comme ça, tiens…

— Tu as raison, Phintje ! Ah, quel bon souper ce soir !

Mais le soleil, jaune comme une immense pièce d’or, s’abaissait lentement sur l’horizon. Soudain, des soldats cyclistes passèrent devant eux, éclaireurs du bataillon qui s’avançait là-bas au bout du chemin.