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LE ROMAN D’HIPPOLYTE

Alors, il soupira ses aveux. Son amour constant, profond, refleurissait dans toute sa fraîcheur et ses émotions d’enfance. C’est elle qui lui avait donné le premier désir. Ce soir, il aspirait à ses douces caresses : il avait tant besoin de reposer son front sur un sein attendri avant de disparaître pour jamais…

— C’est toi, c’est toi, Thérèse, que j’ai toujours aimée auprès des autres femmes, toi que je retrouve enfin ! Je t’appartiens depuis si longtemps, depuis toujours. Oh, ne me repousse pas ce soir. Qui sait où je serai demain… Laisse-moi emporter le souvenir enivrant du bonheur que tu donnes… Viens !

— Mon pauvre enfant ! gémissait-elle. Oh, mon pauvre enfant, mais c’est fou, c’est impossible !

Ils avaient gravi l’escalier de la digue et se trouvaient devant la villa :

— Rentrons vite, dit-elle en s’efforçant de recouvrer une voix naturelle. Tu dois te lever de si bonne heure demain matin !

Puis, avec la volonté de secouer sa langueur, de redevenir simplement maternelle :

— Ton sac est préparé. J’y ai mis un peu de linge, du chocolat, des provisions…

Et, le ton un peu baissé, dans sa langue familière de petite Bruxelloise :

— As-tu encore de l’argent ? Ne te gêne pas… Tu dois seulement le dire, tu sais…

Devant son brusque geste de refus :