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Page:Courouble - Le roman d'Hippolyte (La famille Kaekebroeck), 1927.djvu/32

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LE ROMAN D’HIPPOLYTE

— Vraiment, je n’ai pas trop à me plaindre… Quant à maman, elle est tout à fait attendrissante : vous ne pouvez vous imaginer ce que, le soir, elle empile de vivres et de friandises dans mon sac… Elle ne cessera jamais de me traiter comme un gosse !

Il la regarda en riant :

— Et pourtant, je ne suis plus un gosse, dites, Madame Thérèse ?

— Oh ! fit-elle en éludant une réponse directe, pour les mamans les grands garçons restent toujours des gosses…

— Mais pour les autres ? reprit-il avec une insistance narquoise.

Elle s’était rassise devant sa table à ouvrage et s’occupait à enfiler une aiguille :

— Pour quels autres ? dit-elle afin de gagner du temps, car elle savait bien où il la voulait conduire.

— Hé, pour vous, par exemple !

Une rougeur colora le visage de la jolie cordière. Elle essaya de s’en tirer avec de la bonne humeur :

— Pour moi ? Mais ne suis-je pas aussi presque une maman pour toi ?

Il riposta :

— Alors, je suis toujours un petit garçon à vos yeux ?

— Mais il me semble bien que oui… Et puis, vois-tu, ça me rajeunit si fort de le croire !