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Page:Courouble - Le roman d'Hippolyte (La famille Kaekebroeck), 1927.djvu/35

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LE ROMAN D’HIPPOLYTE

— J’ai toujours peur qu’ils n’attrapent du mal…

Elle avoua qu’elle n’était vraiment pas fâchée de partir bientôt pour la mer, car il faisait malsain dans le « bas de la ville » par cette affreuse température. Aussi bien, depuis quelques jours, la petite Yvonne devenait particulièrement difficile : elle avait grand besoin de changer d’air.

Il s’inquiéta tout de suite de sa filleule pour laquelle il avait une affection très vive et quasi paternelle :

— Elle n’est pas malade au moins ?

— Non, non, mais Mademoiselle est trépignante. Je ne connais pas de gamine plus volontaire. Elle n’en veut faire qu’à sa tête. À quatre ans, c’est un peu tôt…

— Oh, les femmes sont toujours en avance…

— Quelle petite fille insupportable ! Et avec ça que tout le monde l’adore !

— Tout à fait comme moi quand j’avais son âge, dit-il en riant, à cette différence près que c’est moi qui adorais… une petite madame que je sais ! Mais soyez tranquille, je mettrai cette coquinette à la raison.

— Ah bien oui ! s’exclama-t-elle très amusée, avec ça que tu ne fais pas tout ce qu’elle veut ! Je pense souvent que c’est à cause de toi qu’elle est si mal élevée. Tu la gâtes, tu la soutiens, tu l’approuves en toute chose. Entre nous, tu lui donnes de très mauvais conseils !

— Dites tout de suite que je suis son professeur d’anarchie !