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Page:Courouble - Le roman d'Hippolyte (La famille Kaekebroeck), 1927.djvu/37

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LE ROMAN D’HIPPOLYTE

La bambine, le feu aux joues, une grande bête de carton pelucheux sur le bras gauche, s’exprimait avec une facilité surprenante. Elle portait une robe très courte, relevée par derrière en queue de coq et qui montrait des petites jambes brunes et griffées, des cuisses rondes et fermes. Un grand nœud rose attaché au bout de sa tresse voltigeait à gauche et à droite dans les mouvements brusques de sa tête mutine.

— Voyons, dit Thérèse en essayant de prendre un ton sévère, qu’est-ce encore que tout cela signifie ?

Elle se fit expliquer. Il paraît que la fillette s’était élancée sur un petit garçon qui avait donné un coup de talon à son ours assis bien sagement sur son derrière au pied d’un arbre. Ç’avait fait une grosse histoire avec la maman. Heureusement, Hermance était parvenue à tout arranger.

— Enfin, conclut la jeune femme, tu as encore une fois fait des tiennes. Prends garde, Vonnette, si tu ne te conduis pas mieux, je serai forcée de prévenir ton parrain et il sera très fâché, oui très fâché !

À ces mots la figure de l’enfant se détendit brusquement :

— Parrain ne me grondera pas, fit-elle avec assurance ; il dira que j’ai bien fait…

— Eh bien, c’est ce qui te trompe ! D’ailleurs ton parrain sait déjà ta vilaine conduite et il est ici…