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Page:Courouble - Le roman d'Hippolyte (La famille Kaekebroeck), 1927.djvu/42

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III


Hippolyte était d’avis qu’il faut s’appliquer à tout ce que l’on est obligé de faire ; marque d’un excellent esprit, qui sait que c’est encore le meilleur moyen d’alléger l’ennui des corvées.

« Faict ton faict », dit le vieux proverbe ; le jeune homme l’observait de son mieux. Où donc avait-il puisé cette bonne philosophie ? Peut-être dans le fonds de sagesse et les traditions d’une honnête ascendance qui avait toujours accompli ses petits devoirs quotidiens et pratiqué ses métiers, parfois humbles, sans nul dégoût et même avec contentement.

Hippolyte faisait donc un excellent soldat à la caserne du Petit-Château où son éducation lycéenne lui épargnait les surprises désagréables des jeunes « bleus », l’empêchait d’être ému plus que de raison par les rigueurs de la discipline et l’obligation de subir des compagnonnages irritants.

Du reste, le bataillon universitaire dont il faisait partie se composait de jeunes gens appartenant pour la plupart à ce qu’on appelle la « bonne bourgeoisie bruxelloise ». Ceux-ci étaient aimables ou supportables, quelques-uns même assez cultivés ; presque tous d’ailleurs avaient des habitudes d’hygiène rassurantes, ce