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Page:Courouble - Le roman d'Hippolyte (La famille Kaekebroeck), 1927.djvu/78

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VI


C’est un endroit charmant, ce jardin du Palais des Académies… Il y règne une atmosphère de goût français et monarchique ; sa grâce, noble et riante à la fois, contraste avec la massive construction qu’il entoure et dont les hautes croisées miroitent somptueusement au milieu de lépreuses façades plaquées de fausses colonnes à volutes ioniques.

Pourtant, il n’est guère fréquenté et demeure habituellement désert malgré la beauté de ses arbres, le coloris puissant de ses gazons et de ses fleurs, l’attrait de sa claire terrasse au centre de laquelle un vénérable astronome, assis dans un fauteuil Empire et caressant un foot-ball étoilé, semble quelque vieux champion qui se repose d’une glorieuse partie de rugby dans l’espace…

À peine les passants pressés en usent-ils comme on fait d’un chemin traversier. Quand vient la belle saison, quelques rares nurses s’y aventurent avec des babies ; elles s’installent de préférence dans la partie attenante aux grands boulevards pour contempler tout à l’aise, par dessus leur livre, ces athlètes nullement incomplets qui, juchés sur des socles dans la grande