Page:Courouble - Les Cadets du Brabant (La famille Kaekebroeck), 1903.djvu/150

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
168
LES CADETS DU BRABANT

décorée d’une harpe d’or, la face cramoisie, congestionnée, s’avançaient avec lenteur, soufflant de toutes leurs forces une marche solennelle, rythmée en polka, ce qui imprimait aux premiers quadrilles de la procession une allure sautillante des plus bizarre.

Et sur l’aile gauche, Van Camp sanglé dans une longue redingote, les yeux injectés de bile, la moustache hérissée, marchait à reculons, battant la mesure avec une sorte de rage, furieux de ne pouvoir obtenir encore plus de vacarme.

Il est vrai que sur l’aile droite, Ferdinand Mosselman, vêtu d’un complet de fantaisie, marchait en flâneur, « sans avoir l’air », mais s’efforçant, d’un œil terrible, de modérer cet orchestre déjà trop bruyant à son gré. Et rien n’était si réjouissant que la loucherie apeurée des Céciliens, tantôt du côté de Van