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LES CADETS DU BRABANT

d’une haute marée de larmes, que Luppe Verbeeck se dressa de toute sa hauteur et prononça ces naïves paroles :

— Excusez-moi, savez-vous. Je ne sais pas bien parler en société et pourtant je voudrais une fois dire combien je suis fier d’avoir été invité à cette grande fête… Mais j’ai apporté ma flûte d’une censse, celle que je soufflais dedans quand j’étais un pauvre petit manneke. Alors, si vous voulez, je vais jouer une dontje…

Hé, parbleu qu’on le voulait bien ! Ce fut le cri unanime, un vrai cri de joie, le premier qui jaillit enfin de cette table compassée. Déjà, le vieux musicien avait tiré d’une poche intérieure de sa redingote un petit tuyau en fer blanc, une pauvre petite flûte de rien du tout qu’il emboucha après s’être passé plusieurs fois la langue sur ses grosses lèvres.