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LES CADETS DU BRABANT

tous les soirs de la semaine, sans murmurer jamais contre la fatigue de longues séances où pourtant les moindres fautes étaient senties, jugées et relevées à la dernière rigueur.

Et le spectacle était touchant et beau de ces humbles musiciens qui, après une journée de pesant labeur à l’usine ou à l’atelier, venaient docilement s’asseoir devant un pupitre, au-dessus d’une salle d’estaminet tentatrice, toute retentissante de la gaîté des buveurs, et attentifs, acharnés à bien faire, ne se laissaient distraire un instant du noble but qui les réunissait là et enflammait leurs cœurs de bravoure et d’espérance. Tous, ils apportaient dans leur étude méthodique et approfondie, cette opiniâtreté de volonté, cette foi qui soulève et transporte les montagnes !

Oui, c’étaient de braves gens.